Les danses macabres du Danemark |
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Le Danemark possède deux danses macabres. La plus ancienne se trouve à Egtved et elle est en mauvais état. La seconde, qui est très bien conservée, se trouve à Nørre Alslev. Certaines sources considèrent qu'il existe une troisième danse macabre au Danemark, celle de Jungshoved; mais une analyse approfondie donne à croire que cette dernière oeuvre appartient à un tout autre genre. Nørre Alslev Egtved ![]() Avec ses 21 personnages - dix morts, dix vivants et un personnage inconnu - cette danse macabre est la plus importante de la Scandinavie (en cliquant sur l'image ci-dessus, vous pouvez faire défiler les six images de cette fresque). Dû à son état avancé de dégradation, on ne peut toutefois déterminer la classe sociale de tous ses vivants. L'oeuvre se déroule à l'envers du sens normal de lecture et commence à l'extrême droite avec un prologue. Dans cette première image le Christ, décapité comme tous les autres personnages de la danse et couvert de plaies, se tient debout auprès d'un calice. (Cette image rappelle une vision du pape Grégoire IV, qui entrevit le Seigneur blessé; le sang qui jaillissait de son corps était recueilli dans un vase précieux.) La prière qui accompagne cette partie de l'oeuvre évoque les souffrances qu'a endurées le Christ pour notre salut. La danse macabre proprement dite débute ensuite avec un squelette qui entraîne le pape, puis l'empereur (ou le roi) et le cardinal. Les sept personnages suivants ne peuvent être identifiés avec certitude. Quant à celui qui clôt la danse, il pourrait s'agir d'un squelette; mais son pied diffère de celui des autres. Il est aussi possible que ce soit un récitant, quoique ce type de rôle figure normalement au début de la farandole et non à la fin. Jungshoved ![]() De gauche à droite (cliquez ici pour une meilleure image), nous distinguons un chevalier (très effacé), une jeune fille, un diable, une autre jeune fille et un autre chevalier (très effacé lui aussi). La première jeune fille tend un bras au chevalier et l'autre au diable; elle semble sur le point de céder à la tentation. La seconde jeune fille, elle, porte déjà la couronne. Le diable lui tient la main et le second chevalier lui tourne le dos; la jouvencelle a cédé aux forces du mal, séduite par les présents. Quelle que soit la nature de la fresque de Jungshoved, celle-ci n'appartient pas selon moi au genre de la danse macabre. La figure centrale, toute noire, ressemble bien plus à un diable qu'à un cadavre. Si on y regarde de plus près, on lui découvre même une queue et des ergots! Quant aux vivants, ils sont représentés par seulement quatre personnes, toutes issues de la noblesse. Aucun ecclésiaste, aucun bourgeois, aucun pauvre: ceci va à l'encontre de la tradition de la danse macabre, qui présente toujours de gens de différentes classes sociales. De plus, pour autant qu'on puisse attribuer un sexe aux personnages de cette fresque, on y trouve deux femmes pour deux hommes. Or, mis à part une seule exception, la Danse macabre des femmes de Guyot Marchand (variation sur un succès commercial de l'époque), les danses macabres présentent toutes une majorité de personnages masculins. Les images de danses macabres du Danemark sont une gracieuseté de M. Axel Bolvig et de M. Martin Hagstrøm. M. Bolvig a recensé toutes les fresques connues dans les églises danoises. Pour naviguer sur son site, cliquez ici. M. Hagstrøm a traduit cette partie en danois et numérisé des images. Cliquez sur le lien suivant pour visiter son site sur les danses macabres danoises.
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